MaxiCross de Bouffémont

Beaucoup de monde pour ce maxi-cross, assez tôt dans la saison il constitue une bonne étape de préparation en vue de l'écotrail mi-mars. 30kms dont 1300m de D+ c'est tout de même bien plus accidenté que ne le sera l'écotrail mais raison de plus pour venir juger du bonhomme ici.

Très difficile voire impossible de se fixer un objectif fiable en allure, je pense être autour de 5'00/km (2h30 à l'arrivée) et espère accrocher le top 10. Je me place donc aux avants postes de la course dès le début et tout va d'ailleurs bien je suis assez tranquille dans les premiers kilomètres plats ou avec du D+. Néanmoins assez rapidement je constate que les autres gars descendent sans aucune appréhension ce qui n'est pas mon cas et je laisse partir doucement. Je me retrouve autour de la 15ème place, je reprends du monde quand ça monte et un peu de retard quand ça descend mais globalement je suis à l'aise tout va bien.

Arrive la bifurcation du km7, j'ai franchement l'impression d'avoir fait plus que 7kms mais je suis facile. Le terrain est très technique, beaucoup de racines, de pierres, de sentiers boueux et gelés...la gestion des appuis est vraiment difficile surtout pour un routard comme moi. En terme d'allure moyenne je suis autour de 4'35/km donc largement plus vite que prévu mais je sais aussi que la fin est difficile et peut facilement me faire perdre de nombreuses secondes au km. Au 15ème kilomètre je rattrape un puis deux coureurs, bientôt trois et remonte donc doucement dans le top 10, je dois être 9ème. Ca craque devant je suis assez confiant, un peu de chassé croisé avec les coureurs entre ma facilité dans les côtes et ma délicatesse articulaire dans les descentes mais à la longue je finis par passer devant. Quand j'arrive sur un véritable mur de boue je rattrape même trois coureurs d'un coup, ils arrivent au somment un peu avant moi mais l'écart est très faible, une vingtaine de mètres tout au plus. Je me sens toujours relativement bien (relativement car déjà plus de 20 bornes dans les cannes quand même) donc pense les reprendre facilement. Ils créent un bon écart sur la descente qui suit, normal me dis-je. Puis je ne les revois pas. Je me fais reprendre par un coureur. Hum...sans m'en apercevoir ce ne sont plus les autres dont le rythme baisse, c'est le mien. On approche du 22ème kilomètre. A partir du moment où je fais ce constat ma situation se dégrade très vite.

En premier lieu ce sont mes chevilles, le terrain instable je parviens à le gérer mais je vois bien qu'elles fatiguent. Elles menacent de se dérober à chaque foulée. Mes chevilles ne me portent littéralement plus, je redouble de prudence et avance donc beaucoup moins vite. Le terrain qui était déjà compliqué à gérer devient vraiment impossible, des troncs, des mares de boue profondes de 20 à 30cms, des pierres partout. Tout ceci contribue à faire baisser mon rythme et il n'y a jamais de partie roulante où je peux relancer pour reprendre un peu d'allure. L'allure moyenne s'approche doucement des 5'00 au kilomètre puis les franchit allègrement. Il suffit d'une côte bien boueuse pour prendre 5 à 6 secondes au kilomètre sur l'allure moyenne. Mentalement ça devient difficile, mon GPS me situe toujours dans le kilomètre 24...je n'avance pas et ce fichu kilomètre 24 non plus. Je perds peu à peu ma place dans le classement. Autour de moi ce sont maintenant essentiellement des coureurs de la fin du peloton du 15kms. Ils marchent beaucoup et ça contribue à me mettre dans un faux rythme (oui je suis très influençable). Je vais plus vite qu'eux mais leur rythme n'a rien à voir avec celui de mes poursuivants et j'avoue ne plus vraiment avoir la lucidité de mon allure. Je ne regarde même plus le chrono j'en ai juste plein les bottes et ne désire plus qu'une seule chose: l'arrivée. Cette arrivée elle va mettre un moment à venir, ces derniers kilomètres sont interminables. S'arrêter pour passer un tronc, relancer, marcher dans une côte, s'efforcer de courir...tout ça avec en tâche de fond mon corps lourds et fatigué incapable de maitriser la force d'appui imprimée sur mes chevilles à chaque foulée. Ce n'est pas un chemin de croix mais ça y ressemble doucement. J'ai une pensée pour les échéances à venir et me dis que vraiment il y a du taf. Dans le tout dernier kilomètre le sol est plus stable et je parviens à retrouver sans difficulté un rythme correct, c'est le seul point rassurant. Je passe la ligne écoeuré après 2h40 de course en 20ème position.

Une belle mise au point que ce maxi cross, je le conseille à tous ceux qui pensent que les trails en IDF sont des courses sur chemins larges et plats...ici c'est du vrai trail et 1300m de D+ sur 30kms ça pique sérieusement. Je ne suis franchement pas certain de revenir mais ça fait du bien de diversifier les disciplines parfois, ça remet les idées en place.

Le 10 Feb 2015 Max a dit:

Pas de quoi être decu, le trail c'est une discipline à part et pour un nouveau tu t'en sors bien. Je trouve, 2h40 c'est plutôt bon bravo

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