20kms de Tours

Ca faisait un bon moment que je navais pas accroché de dossard en cap. Je suis donc sur la ligne de départ avec un peu dappréhension vu quil mest difficile de me projeter sur mon niveau en seule course à pied en ce moment, qui plus est sur ce format (20kms) où il faut quand même un peu de vitesse. Et puis je suis dans le plateau élite faut que jy fasse honneur quand même mais ça met toujours une petite pression :)

Présentation des athlètes ou pas de présentationle staff tergiverse un peu et lheure tourne donc il est temps de donner le départ sans plus attendre et je mélance avec le groupe de tête. Je reste naturellement avec eux même si je suis suffisamment lucide pour savoir que ça ne devrait pas durer. Pourtant cest un petit check au chrono du km2 qui va mobliger à lever le pied: passage en 611tas beau te sentir bien il faut être conscient de ses limitesà ce rythme là je vais finir avec la voiture qui ramasse les morts. Le groupe de tête senvole donc et un peu derrière lui un autre petit groupe qui emmène la première féminine. De mon côté je navigue avec le reste du podium femme mais je finis par les décrocher, sans nécessairement le vouloir dailleurs, vers le km4. A partir de là je cours seul mais pas encore désespéré. Le groupe de la 1ère femme est 100m devant. Je ne regarde ni le pace, ni le cardio (les consignes du coach hein moi non plus je naime pas ça ;) donc cest vraiment aux sensations que javance en solitaire avec un gros vent de face quon va garder un moment en pleine tête. Ca souffle sévère et jen bave un peu mais comme je sais (enfin je devine) que je suis plutôt bien en terme dallure je nhésite pas à laisser filer quelques secondes afin de garder des jambes pour relancer après la bascule. Cette portion de plaine en plein vent jusquau km9 est un peu pénible mais jen viens à bout et, avant même de basculer avec un vent favorable, une forêt me permet heureusement de retrouver une foulée plus allongée. Devant ça semble être le même bilan pour le groupe de la 1ère femme qui a une toute autre allure dun coup. Passage au 10ème km en 3435 (là je checke quand même): cest très rassurant dautant que maintenant on repart en sens inverse donc Eole est de mon côté.

Je retrouve une aisance plus naturelle dans lallure et commence à remonter un concurrent décroché, il me faut tout de même quelques kilomètres pour être sur lui et finalement on approche déjà du centre ville de Tours. Je commence à compter les kilomètres sérieusement à partir du 14èmecest maintenant quil ne faut pas flancher. Si cest simple de lécrire maintenant sur le moment ça devient quand même moins facile (sans blague). Je traverse de nouveau le Cher pour rentrer dans Tours et reprends un nouveau concurrent. Jai maintenant en ligne de mire la 1ère féminine qui maintient son avance mais est complètement isolée elle aussi. Il y a pas mal de monde en centre ville et les encouragements me portent un peu. Heureusement parce que, à 3 kilomètres de la fin, je nen peux plusaprès analyse objective des chiffres le rythme se maintient finalement bien mais cest dur ! Jai limpression de passer 2 jours à remonter linterminable ligne droite qui memmène dans le dernier kilomètre où je peux, enfin, tourner à droite et apercevoir larche darrivée. Le speaker demande des encouragements au public pour la 1ère féminine. Elle est bien 1 devant moi mais je maccapare les bruits de la foule pour mon compte et considère que cest moi qui suis lobjet de tous ces hourras ! Il me faut bien ça pour tenir. Je termine dans la douleur, hagard même et le regard fixé sur cette ligne darrivée qui se rapproche doucement. Dans le bon tempo tout de même puisque le deuxième 10kms est bouclé en 3438 et toute cette souffrance senvole assez vite lorsque je franchis la ligne 1h0913 après le départ, en 12ème position.

Il ny avait aucun objectif ce jour là si ce nest denchainer à haute intensité après plusieurs jours/semaines bien chargés. Et malgré la fatigue je réalise finalement pour quelques secondes mon meilleur chrono sur un 20kms sec. Cest peu dire que je rentre de Tours avec un sourire inébranlable et le regard déjà tourné vers les dernières semaines de préparation avant lultime échéance de la saisonet quelle échéance !

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