Triathlon Maxi-CD de Cergy

Depuis l'année dernière Cergy a son triathlon et c'est tout de même assez confortable de pouvoir s'adonner au triple effort en compétition tout en étant à 15min de chez soi. Format un peu plus long que le CD triaxion propose cette année encore un 1.6/53/11.5. Le parcours est le même que celui de l'an passé, ça devrait permettre de comparer. Cette année encore Stéphane est de la partie, il avait terminé 3 minutes devant moi l'an passé, et Philippe également que j'avais rattrapé sur la cap. En bonus j'ai même la chance d'avoir mon ex-prof de sport de lycée, Yannick, qui s'est aligné sur l'épreuve, licencié à Houilles il est plus triathlète que moi mais j'espère bien pouvoir lui passer devant également.

Le départ est frileux, tout le monde sur le bord de l'étang et pas vraiment de compétiteur pressé d'y aller. On nous annonce 14 degrés dans l'eau ce qui n'est pas très engageant. La corne de brume finit néanmoins par retentir et je me jette finalement au bain. Dès les premiers mètres je constate que mes deux craintes ne se réalisent pas. Premièrement je n'ai pas de "barre" au front comme souvent dans l'eau fraiche et deuxièmement je dois être chanceux mais ce n'est pas spécialement la bagarre dans l'eau. Je craignais que l'eau froide n'incite tout le monde à s'agiter inutilement et augmente le taux de baffes au m2, il n'en est rien. Toutefois je subis un phénomène que je n'avais pas anticipé: je suffoque. C'est un peu ennuyeux pour nager. Au lieu de gérer ma respiration sur mes trois mouvements de bras comme d'habitude (premier mouvement: je retiens, deuxième mouvement: j'expire, troisième mouvement: j'inspire) je ne parviens pas à expirer dans l'eau. Ma cage thoracique est bloquée et instinctivement j'expire au moment de sortir la tête de l'eau, ce qui m'oblige à expirer et inspirer sur le même mouvement et crée un véritable bordel ventilatoire. Je met plusieurs dizaines de mètres à réaliser ce qui se passe et parviens à me forcer, vraiment, à expirer correctement, c'est à dire dans l'eau et sur le deuxième mouvement. Peu à peu les choses rentrent dans l'ordre et j'avance plutôt sereinement au final vers les bouées qui se rapprochent. Pas de bagarre donc je pose mes mouvements correctement, je jette parfois un oeil autour pour me situer, j'ai le sentiment d'être plutôt bien placé, dans le premier tiers du moins. Le parcours est une sorte de grande ligne droite en aller-retour, quand je fais demi-tour je constate que bon nombre de bonnets sont derrière moi. Mon retour est un peu plus chaotique en revanche, je perds un peu mon cap et zigzague beaucoup. Je ne perd pas vraiment de places pour autant, je recroise les mêmes jambes régulièrement. Sur la toute fin nous rattrapons le triathlon relais au parcours plus court et il faut jouer un peu des coudes pour écarter les adeptes de brasses très coulées pour l'occasion. Je sors de l'eau assez frais (dans tous les sens du terme) et constate que le parc à vélo est encore assez fourni en vélos. Transition plutôt correcte, je sors du parc en 29'39 (57ème chrono Nat+T1). C'est 6 minutes de mieux que l'an passé, donc très positif.

C'est la première compétition que je fais avec mon speedster 20 acheté récemment chez Scott. J'ai bien gagné en souplesse, en poids et en rapidité de transmission, reste à voir comment cela va se concrétiser sur une épreuve. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de vent...hélas je n'ai pas encore monté de prolongateur donc ma position n'est clairement pas idéale. Je rattrape bien quelques coureurs mais principalement des coureurs du relai donc rien de très glorieux. En effet je reprend Pedro avec son VTT Rockrider et pneu fins, Micheline et son vélo couché, Pipo et Charlot en vélos hollandais...bref que du lourd. Le drafting est interdit mais non surveillé. Cependant, contrairement à l'an passé, je ne rejoins aucun groupe, je décide de faire ma route en solitaire histoire de voir vraiment ce que je vaux tout seul. Au bout de 8-10kms je vois que les places ne bougent plus trop, je retrouve régulièrement les mêmes coureurs qui me doublent ou que je redouble à mon tour selon le dénivelé. Ca se passe plutôt bien jusqu'ici mais je sens que je sollicite beaucoup les cuisses et commence à appréhender (déjà) la transition future. Néanmoins je ne relâche pas mon effort car j'ai bien vu dans le parc à vélos que les vélos de Stéphane, Yannick et Philippe y étaient encore. S'ils ne me rattrapent pas avant le 25ème kilomètre alors j'ai toutes mes chances, je pense que Stéphane devrait être le premier sur mes talons. Un peu de dénivelé sur le parcours ce qui me va très bien, les portions roulantes n'étant clairement pas mon fort. Je subis le vent plus que d'autres on dirait mais j'arrive à tenir. Toujours personne derrière moi et j'arrive au 23ème kilomètre, la speed zone. L'organisation nous offre un challenge intra course en chronométrant l'ascension d'Avernes, je ne compte pas me démolir les quadris dessus mais forcément je suis un peu vigilant sur ces 1.2kms à ne pas trop relâcher l'effort. Ce qui m'a été vendu comme l'ascension d'Avernes n'est pas franchement raide et j'avance globalement bien, je passe devant un groupe de 5 coureurs et au bout de trois ou quatre virages j'arrive sur le tapis du "sommet". Si j'avais su je me serai certainement donné un peu plus. Bref je fais 3'13 sur le challenge speed zone, 94ème temps. Toujours pas d'acolyte en vue, les kilomètres s'égrènent peu à peu. Je retourne vers Sagy, invective un automobiliste et m'apprête à attaquer la côte des roches pour revenir à Cergy quand un feu passe à l'orange et le staff, appuyé de la gendarmerie, m'oblige à m'arrêter. Feu orange donc, puis rouge, la départementale se désengorge mais dans le même temps 25 cyclistes se massent à mes côtés. Yannick est parmi eux, j'ai 15 kilomètres de vélo à faire et 11.5kms à pied je pense que je le reprendrai avant la fin. Nous repartons, je grimpe la côte plutôt difficilement mais parviens en haut et peux apprécier pendant encore 2kms le vent de face du jour. Une fois ces réjouissances passées, les 10kms restants sont plutôt favorables et plutôt avec le vent dans le dos, j'en profite pour faire tourner les jambes un maximum et préparer la transition. La vitesse me grise néanmoins et je pêche parfois par excès d'enthousiasme à appuyer un peu trop. Arrivée dans le parc à vélo, changement de chaussures, dépose du casque et me voila parti. Vélo + T2: 1h42' (135ème chrono). C'est 2' de mieux que l'an passé.

En quittant le parc à vélo j'aperçois Stéphane qui y entre, le vélo de Philippe n'y étant pas encore il n'y a que Yannick qui peut être devant moi sur la ligne mais j'ai bon espoir de le rattraper rapidement. Les quadris sont bien douloureux, je tourne le premier kilomètre en 4'00 et aperçois déjà mon ex-prof de sport. Je le rattrape un peu plus loin et me concentre, ensuite, sur mon rythme. Je tourne les kilomètres entre 3'58 et 4'03 c'est plutôt régulier. Après la moitié de la première boucle, plus longue, il faut passer quelques raidillons qui mettent vraiment à mal mes cuisses. J'ai beaucoup de mal à relancer mais mon rythme reste supérieur à ceux des autres concurrents que je rattrape. Petite surprise sur la fin de cette première boucle, un coureur me double. C'est plutôt inhabituel sur la cap en triathlon et il a clairement un rythme au dessus du mien. Soulagement à la fin de la boucle, il bifurque à droite vers l'arrivée quand je prends à gauche pour attaquer ma deuxième et dernière boucle. Ces 5 derniers kilomètres sont l'occasion pour moi d'apprendre un peu plus la patience et l'humilité. Sans les qualifier d'interminables ils sont fichtrement longs ces kilomètres. Toujours sur mon rythme de 15kms/h j'en viens néanmoins à bout et relance même un peu dans le dernier kilomètre mais c'est trop tard pour passer sous les 3h. Je boucle la cap en 48'21 (31ème chrono). C'est là aussi 2' de mieux que l'an passé.

Temps final de 3h00'37, je termine 61ème. 11 minutes de gagnées par rapport à l'an passé mais je me suis bien rentré dedans et met un moment à récupérer. Le triathlon half-IM de Vernon dans un mois promet d'être assez compliqué mais pour le moment je me satisfais de ce résultat du jour. Stéphane termine 6 minutes derrière, Yannick 7' et Philippe ferme la marche en 3h09, finir devant tout ce petit monde c'était ça aussi l'objectif de la journée !

Photos: Alain Acco

Le 16 May 2013 Arthur a dit:

Tu auras ainsi appris que la barre au front n'est pas le seul symptôme de nager en eau fraiche / froide, la cage thoracique complètement bloquée est un classique. Seul remède aller dans l'eau avant le départ si possible et faire des expirations subaquatique.

C'est du bon sinon.

Ajouter un commentaire

Votre nom: