Semi-Marathon de Paris

Conditions idéales pour ce semi de Paris 2013, pas de vraie course au programme je suis sparring partner pour Stéphane qui souhaite idéalement passer la ligne en 1h45 et a minima avant les 2h de course.

Petit traffic de dossards pour pouvoir entrer dans le SAS 1h45 ce qui n'est pas autorisé avec un dossard préférentiel (sic !). Nous attendons patiemment le départ, très patiemment, puis progressons lentement vers la ligne de départ. Dès que je peux trottiner je m'aperçois que la première difficulté est de ne pas perdre Stéphane, la densité de coureur est telle que si je le perds de vue je pourrais très bien ne pas le retrouver facilement. Une fois les premières allées de Vincennes parcourues nous trouvons un peu notre fonctionnement, un check chrono tous les kilomètres et pas trop de discussion y compris de mon côté pour préserver nos forces. Ces premiers kilomètres se passent bien, nous descendons l'avenue de Gravelle, j'ai le temps de le brieffer sur le parcours, les portions favorables et défavorables afin de bien gérer notre effort. De son côté il scrute la foule pour trouver Marlène, qui nous attend pourtant à Bastille...aucune chance de la croiser ici. La montée de la rue de Charenton est la première difficulté mais elle passe bien. Petit à petit nous progressons vers Bastille, j'appelle Marlène au téléphone pour pouvoir la retrouver sur le bord de la route. La place approche à grand renfort de supporters. Stéphane tient bien le coup on tourne toujours autour de 5'00/km. Une fois sur la place je me rends compte que malgré le fait d'avoir Marlène au téléphone et de savoir où elle est située la retrouver dans la foule n'est vraiment pas aisé. Au dernier moment je me dis que c'est foutu je ne la trouverai pas mais les yeux de Stéphane la repèrent. Echanges d'encouragements à voix hautes, photo en pleine foulée et notre devoir nous appelle déjà.

Une fois la Bastille passée je sens que Stéphane accuse un peu le coup, tenir jusqu'à sa chérie l'avait aidé mais poursuivre semble un peu compliqué. Je commence donc à ouvrir ma boite à parole et fais la conversation, j'use de quelques arguments sans dévoiler toutes mes cartes car la route est encore longue. On approche le 10ème kilomètre et je vois bien que mon poulain n'est pas au mieux, ça va encore mais compte tenu du reste à faire je suis un peu inquiet pour lui. Néanmoins la moyenne est toujours bonne on tient le bon bout. Autour du 14ème retour à Bastille, ça lui a redonné un peu de pêche à l'approche de la place, je passe pas mal de temps au téléphone au fur et à mesure des kilomètres pour donner des news à Marlène que nous croisons donc directement une deuxième fois. Il reste un tiers de course et je commence à sortir l'artillerie lourde côté encouragements et motivations. Tout y passe, ses potes, ses non-potes, sa responsable de service, ses vacances, ses kilos...bref tous les moyens sont bons pour le focaliser le moins possible sur sa course et le plus possible sur sa détermination. Peu à peu je vois que le chrono vacille, pas grand chose mais quelques secondes par kilos qui pèseront à l'arrivée. L'objectif de 1h45 ne sera pas atteint en tous cas, je le sais même si je ne luis en parle pas.

Autour du 17ème kilomètre il éprouve le besoin de marcher quelques mètres, 40 ou 50m à peine et puis on repart, mais cette fois le rythme n'est plus le même. On tourne maintenant en 5'15/km, mais plus ça va moins il en reste comme dirait mon dentiste ! Je poursuis mes encouragements, appelle Marlène pour la prévenir...bref je fais tout ce que je peux pour qu'on aille au bout. La foule massée sur les trottoirs est mise à contribution pour envoyer du "Allez Stéphane" et il s'accroche comme il peut mais le visage est nettement marqué. 18ème, 19ème et maintenant 20ème kilomètre, on touche au but. Je l'avais prévenu de tout lâcher avant car l'approche de l'arrivée lui redonnerait la pêche et effectivement le tout dernier kilomètre n'est qu'une longue accélération jusqu'à un sprint final magnifique qui nous fait rater Marlène mais réussir un joli 1h49'30.

Il jura mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus. Bravo Stéphane !

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