La Revanche d'Elancourt

Pour commencer plantons le décor: "Mais qu'est ce qui peut bien se cacher derrière ce nom de course bizarre: la revanche d'Elancourt?". Et bien c'est on ne peut plus simple, la colline de la Revanche, située à Elancourt vous l'aurez compris, n'est ni plus ni moins que le point culminant des Yvelines (230m). Mais cela ne s'arrête pas là car, comble du bonheur, cette colline jouxte la bassin de la Muette qui lui plonge à des profondeurs abyssales...comment ça j'en fais trop ? Bon toujours est-il que cette association Muette-Revanche donne chaque année l'occasion d'une course atypique puisqu'il s'agit de gravir l'ensemble du dénivelé formé par ces deux points géographiques complémentaires à trois reprises !!!

En ce dimanche 08 juillet je faisais donc partie des 303 irresponsables qui franchiraient la ligne d'arrivée située au sommet de la colline. Le départ est situé dans un goulot d'étranglement et la montée de la colline, j'avais repéré le parcours, débute à peine au bout de 300m par un petit chemin sinueux où on ne passe qu'un par un. Dès le coup de feu j'ai donc bondi en compagnie de 4 ou 5 coureurs que j'ai d'ailleurs tout de suite laissé filer car le but de la manoeuvre était surtout de ne pas être gêné dans l'ascension pour pouvoir me mettre dans mon rythme. La première montée s'effectue en deux fois, et arrivé au bout de la première moitié je suis déjà dans le rouge, non seulement ça monte mais en plus ça glisse et la pente est vraiment raide...la deuxième moitié est raide également mais je m'accroche à un coureur que je suis parvenu à rattraper sur la portion en faux-plat montant entre les deux parties montantes. Débute alors la descente, à tombeau ouvert, surtout se laisser aller pour ne pas tenter de contrer l'élan et risquer de se blesser, mais dieu que ça va vite ! Arrivé au fond du bassin je n'en peux déjà plus il me faut au moins 100 mètres pour pouvoir relancer...sensation ignoble de ne pas arriver à avancer comme on le souhaiterait, surtout que je sais que je suis déjà bien cramé et qu'il va falloir se retaper la côte deux fois ! Inhumain vous dis-je. Je ne vois plus les coureurs devant moi, excepté un ou deux qui ont 100 mètres d'avance sur moi au détour d'un virage mais quand arrive la portion montante je les vois tous ! Devant moi un vrai mur en bitume sur lequel sont disposés tous les coureurs qui m'étaient passés devant, soit une bonne douzaine. De les voir tous quasiment à l'arrêt et pourtant en train de courir ça me fait tout drôle d'autant que je suis encore dans la descente qui mène à ce mur, et je commence déjà à regretter de ne pas avoir assez profiter des descentes...Et c'est parti ! Une ascension lente, pour ne pas me griller dès le départ, mais sûre. Je rattrape un ou deux coureurs qui marchent, la côte est semée d'embûches, de petits virages, de barrières qui obligent à relancer sans cesse si bien que arrivé en haut (je ne suis pas encore au pied de la colline !) je suis déjà HS. Suivent une petite série d'escaliers, puis une partie en faux-plat montant jusqu'au pied de la colline. Je suis dans une sorte d'état second lorsque je l'attaque, la fatigue a eu raison de moi. C'est un petit chemin sinueux avec des portions très raides et des séries de virages empêchant les relances qui me mènera en haut, mais je fut obligé de m'arrêter pour monter en marchant (comme d'ailleurs tous les autres coureurs) et pourtant arrivé la haut je n'en peux plus quand même il faut redescendre à fond etc...La dernière ascension se fera dans l'autre sens (on remonte par là où nous étions descendu) et l'approche de l'arrivée me permettra de réussir à ne pas m'arrêter, j'emmène la première féminine en haut et passe la ligne en 44'18 (15ème SH et 31ème au scratch) ! Mais le temps est-il important pour ce 10kms...particulier !

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