Les foulées d'Herblay

De nouveau au rendez-vous pour ces foulées d'Herblay cette année, 10.1kms au programme sous un grand soleil. Eddy Cloutier, vainqueur l'an passé, est là et je me sais moins en forme que l'année dernière donc je me dis qu'il faut que je mette à profit ma connaissance du terrain pour réussir à monter sur le podium.

Comme prévu dès le départ Eddy prend les commandes de la course et impose un rythme que personne ne peut suivre. Un coureur néanmoins lui embraye le pas et je les vois s'éloigner tandis que j'emmène un groupe de 7-8 coureurs. Dès le 1er kilomètre Gilles Bousquet vient m'épauler en tête du groupe et nous lâchons petit à petit des coureurs derrière nous. En tête de la course je vois qu'Eddy à fait la différence avec son acolyte et je commence à imaginer que ce dernier va bientôt regretter son départ rapide. Nous passons le deuxième kilomètre en étant plus que trois, je suis accompagné des deux mêmes coureurs que la semaine passée à Valmondois (Gilles et Pascal). Pour le moment tout se passe bien je suis relativement à l'aise (186-188bpm) et j'attends la sente des ânes qui nous remontera des quais de Seine pour faire la différence. Nous quittons les chemins pour de l'asphalte, je m'abrite un peu du vent derrière Pascal et nous dirigeons vers la descente des quais de Seine. A l'approche de la descente très abrupte que je connais bien je prends les devants afin d'imposer mon rythme et de pouvoir assurer mes appuis, l'accélération que je pose à ce moment provoque d'ailleurs une cassure dans notre groupe et je sors de la descente tout seul. J'aperçois le deuxième de la course devant qui ne semble plus être dans le coup, comme prévu. J'essaye de recoller assez vite avec lui pour pouvoir reprendre mon rythme avant la côte, je reviens à son niveau et me cale sur son rythme ce qui me permet de soulager ma FC (191-193bpm). Il me pose pas mal de question pour savoir si je suis seul, si la côte est pour bientôt et je devine qu'il peut rapidement coincer si je m'y prend bien. Je le rassure en lui expliquant que nos poursuivants Gilles et Pascal sont deux V1.

Nous arrivons dans la sente des ânes, 150m de sable à 5-6% où nous sommes ensemble puis une très forte montée à 17% sur 20m où je casse un peu le rythme pour pouvoir relancer derrière sur les 300m à 8-10%. Je fais la différence mais sens qu'il ne craque pas autant que prévu. De mon côté je plafonne à 195bpm, la ronde de Valmondois 6 jours plus tôt a laissé quelques traces. Une fois en haut je fais l'effort de bien relancer pour accentuer la différence et ne pas lui laisser la chance de revenir. Le 7ème kilomètre approche et je suis dans le dur il va falloir serrer les dents jusqu'au bout. Je suis plusieurs fois tenté de me retourner mais parviens à ne pas le faire pour ne pas donner de signaux à mes poursuivants, à la faveur d'un virage je m'aperçois néanmoins que je n'ai qu'une trentaine de mètres d'avance, ça promet d'être difficile. Je fais bonne figure en passant devant Antoine qui est venu prendre des photos puis j'aborde la dernière portion de la course: 2kms le long de la ligne de chemin de fer avec un fort vent de face. Eddy est loin devant et je commence vraiment à coincer (191-193bpm) j'espère que derrière ils sont aussi mal en point que moi sinon je ne pourrai pas défendre ma place. Plus le temps passe et moins je suis à l'aise mais toujours aucun signe venant de mes poursuivants, l'espoir revient petit à petit. Je me dis que je ne peux pas perdre une deuxième place à moins d'un kilomètre de l'arrivée. Je force donc, et tente de ne pas me montrer crispé en passant devant les spectateurs. Finalement à 500m de l'arrivée je ne tiens et me retourne, une fois, deux fois, trois fois. Au moins le message est clair, ils savent que je suis cuit mais j'ai bien 100m d'avance donc ça devrait être jouable. J'allonge au maximum, passe la dernière bosse, voit les virages de l'arrivée et cherche ma famille du regard. Je les vois et sait qu'il me reste 100m à faire, les gens crient un peu mais je ne comprend pas bien s'ils veulent me prévenir d'un retour, je finis par me retourner à 20m de la ligne mais personne derrière, je peux souffler et passer la l'arrivée en 37'03.

Deuxième podium en 6 jours c'est plutôt agréable, le vent de face le long du chemin de fer a pénalisé tout le monde au regard des chronos de cette édition et de la précédente. L'adjoint aux sports nous explique que c'était la dernière édition de ces foulées et que la course sera remplacée par un autre 10kms au mois d'Avril. Petit bémol je n'ai toujours pas droit au bouquet du premier herblaysien, l'organisation ne s'en sort toujours pas avec son informatique et honore une nouvelle fois Gilles Bousquet (4ème de la course et 1er V1).

Photos: Antoine Tran,

Ajouter un commentaire

Votre nom: