Paris-Versailles

Temps frais mais dégagé en ce dimanche matin pour un Paris-Versailles dont j'ai fait le premier objectif de saison. Inscrit en juin dernier pour y faire moins d'une heure j'ai revu mes ambitions un peu à la baisse compte tenu du mois d'août peu efficace côté cap. Néanmois septembre a été productif et j'arrive au champ de Mars assez confiant, j'ose d'ailleurs à peine me l'avouer pour ne pas m'emballer dès le début de course. Je me sens bien et j'ai bien envie de démontrer que je mérite le dossard préférentiel épinglé sur mon poitrail. Je cogite pas mal pendant la demie-heure d'échauffement et décide de partir sur les bases d'une heure, si cela se passe bien j'essaierai de gratter quelques secondes sur la fin, si ça ne passe pas je me rabattrai sur mon objectif minimal à savoir faire mieux qu'en 2007 (1h02'55).

L'attente est courte dans le sas préférentiel et voici que je m'élance, sans trop de zigzags cette fois. Je fais un coucou à Fred et file vers un premier kilomètre afin de m'étalonner. 3'25 au chrono: un peu d'emballement sur le départ mais rien d'excessif, je suis dans le tempo. Je suis avec deux coureurs, dont un du VRC92, qui ont l'air d'être à l'aise et plutôt dans mon rythme. Je les suis sur le deuxième kilomètre: 3'41...ils sont peut-être un ton en dessous finalement, je prends les devants. 3ème kilomètre en 3'28 c'est mieux, quoique peut-être un peu rapide, mes deux acolytes ont suivi. Ils ne prennent pas le relais et je poursuis jusqu'au 4ème (3'38), je fais le train mais que ce soit pour moi ou pour eux finalement...Le 5ème approche, je sais qu'en 2007 j'y suis passé en 19' et je prends ce chrono comme référent pour savoir où j'en suis. Bouclé en 3'39 il est passé au bout de 17'50 de course, déjà plus d'une minute d'avance sur l'objectif minimal, je suis assez confiant.

Un peu avant le 6ème kilomètre la côte des gardes arrive, la grosse difficulté du parcours. D'emblée elle me parait plus raide que dans mes souvenirs et j'espère ne pas avoir pêché par excès de confiance jusqu'ici. Mes deux compagnons attendaient visiblement ce moment pour allonger la foulée et je n'essaie même pas de les suivre. Je passe le panneau 6 et jette un oeil au chrono du dernier kilo: 3'49...aïe, c'est moins bien qu'en 2007. Qu'importe j'ai de l'avance donc rien n'est joué. Je monte au train sans me préoccuper des coureurs que je reprends ou qui me passent devant. Mine de rien ça monte quand même, mais seulement pendant deux kilomètres, j'ai couru le marathon du Mont Blanc deux mois plus tôt ce n'est donc pas ça qui va m'arrêter. Alors je m'accroche et passe au 7ème kilomètre (4'42) en me disant que finalement j'en ai sous le pied, je peux y aller. Je retrouve peu à peu des forces alors que je suis en pleine ascension (sic !). La confiance me gagne un peu plus à chaque foulée et je n'attends même pas le panneau 8, annonciateur de la fin de la côte, pour relancer nettement. 4'15 au 8ème, je suis à mi-course et le gros des difficultés derrière moi.

Je relance sur le 9ème kilomètre mais le chrono me fait déchanter: 4'03, pourtant je reprends pas mal de monde. Toutefois la confiance reste et je commence à croire sérieusement en mes chances. J'ai l'impression d'être vraiment un ton au dessus des coureurs que je rattrape. Au 10ème kilomètre (3'32) je reprends un des deux coureurs de mon début de course, il essaie de s'accrocher, en vain. Je suis maintenant dans la descente, j'allonge la foulée, j'ai l'impression qu'il ne peut plus rien m'arriver. Je ne vois pas ce qui m'empêcherait de passer sous l'heure de course. Je passe le 11ème (3'09), le 12ème (3'17) j'ai l'impression de voler, la fatigue ne se fait même plus sentir. Je suis en pleine euphorie. Je double quelques coureurs que j'invite à s'accrocher, aucun n'y parvient. La côte du 13ème kilomètre (3'43) ne me fait pas peur, je suis invincible, inarrêtable. Je monte sans difficulté et me sais à moins de trois kilomètres de l'arrivée, en pleine confiance. J'aperçois le second coureur qui m'a accompagné sur le début de course à présent. Je poursuis mes efforts en espérant le rattraper. Je passe le 14ème kilomètre (3'33), le sentiment de puissance qui m'a envahi fait peu à peu place à de l'impatience, je commence à avoir hâte de l'arrivée. Mais je relativise car en toute objectivité je me sens bien, il ne faut pas que je pense à cette fin qui approche. Un coup d'oeil au chrono au 15ème kilomètre: 55'30 (3'30), il n'y a plus qu'un seul kilomètre à tenir. Je fixe un petit groupe devant moi, comprenant la 5ème féminine, je reviens doucement au train puis passe devant en voyant l'arrivée. La dernière ligne droite est longue et j'essaie de garder mon rythme. Je grimace un peu...j'approche...un coup d'oeil au chrono officiel qui passe 59'00, la main sur mon chrono, le pied sur le tapis: 59'04...sourire. Je regarde mon chrono pendant une bonne minute une fois la ligne passée.

J'ai l'impression d'avoir vécu une course survoltante, je me suis senti fort, des sensations que je n'avais pas vécu depuis près de deux ans. Je n'en reviens pratiquement pas, il y a quelques jours un tel chrono m'aurait paru inenvisageable mais aujourd'hui les jambes étaient bien présentes. La saison s'annonce bien.

Photos: Maindru, Les Etoiles du 8ème,

Le 27 Sep 2010 Seb a dit:

Grosse Perf Missieu !!!

Le 28 Sep 2010 Mika a dit:

T pieds ne touche pas le sol sur les photos ta raison tu volais :-)

Le 30 Sep 2010 Enzo a dit:

Le retour du Mayo Yaune flamboyant !!!! ... le jaune au pied te réussit aussi pas mal, j'en suis certain ;-) Belle gestion de course à la vue de la courbe Garmin. Good Job !

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