Semi-Marathon de Paris

Une course que je commence à bien connaître puisque je m'y aligne pour la troisième année consécutive. Avec cette année un rôle un peu plus particulier, je ne viens pas y chercher un chrono mais jouer les porteur d'eau pour Arthur qui a bouclé le parcours en un peu plus d'1h29 l'an passé. L'objectif officiel est de faire moins de 1h25 mais nous savons tous deux que ce sera difficile et qu'un chrono sensiblement meilleur que celui de l'année passée sera le bienvenu. Je vais passer outre le fait que nous nous pointons dans le sas rouge à 4 minutes du départ, pile au moment où les officiels retirent les grilles de séparation de ce sas rouge et de celui qui nous suit...un peu plus et nous perdions le bénéfice d'être plutôt bien placés. Passons à la course.

Un premier kilomètre, en zigzags, est bouclé un peu trop lentement mais rien d'anormal compte tenu de la foule au travers de laquelle nous évoluons. Je suis Arthur dans ses zigzags jusqu'à ce que la densité de coureurs soit un peu moins importante et j'essaie de me placer à ses côtés, un poil devant pour le protéger du vent, et de lui donner quelques conseils...rien de bien extraordinaire toutefois. Tout va bien jusqu'au premier ravitaillement je me charge de récupérer le ravitaillement tandis qu'il peut faire le tour de la place de la Nation à la corde. Je reviens à sa hauteur et lui propose de l'eau. Je conserve deux bouteilles en main et nous poursuivons notre route. Quelques hectomètres sensiblement favorables avant la Bastille nous font du bien et nous poursuivons toujours bien en rythme vers l'hôtel de ville. Nous faisons demi-tour et je m'aperçois que le visage de mon équipier se durcit légèrement, néanmoins je surveille le rythme afin que nous restions sur une base de 14.9 kms/h. A l'approche du 10ème kilomètre Arthur commence à m'expliquer que ça devient difficile, les difficultés sont pourtant à venir, je l'encourage à maintenir le cap et nous passons le 10kms en 40'15 (accessoirement son meilleur chrono sur la distance).

Passé le 10ème je fais un petit bilan, nous avons réussi à ne pas faire l'erreur de partir trop vite, sommes relativement réguliers, tout irait bien s'il n'y avait la fatigue qui commence à sérieusement s'accumuler. Nous parvenons tout de même à rester en rythme jusqu'au 12ème et la montée de l'avenue Daumesnil. L'ascension est difficile, nous n'y perdons pas trop de temps mais beaucoup d'énergie. J'essaie d'aider Arthur à profiter au maximum de la descente qui suit car au bout une deuxième côte nous attend. Celle ci est montée plus lentement mais rien de catastrophique pourvu que nous parcourions les 7 derniers kilomètres dans le rythme du départ.

Malheureusement ce ne sera pas le cas, la fatigue est bien là maintenant et quelques coureurs se mettent à nous doubler. Je m'efforce de l'encourager mais l'arrivée est encore lointaine et j'imagine que la distance à couvrir encore lui semble insurmontable. Au lieu des 4'02 escomptées nous tournons quelques kilomètres en 4'11, 4'13 et même 4'19 avant de parvenir à redresser un peu la barre. A l'approche du 18ème le faux-plat se fait moins insistant et nous repassons à une vitesse supérieure à 14.5 kms/h, mais pas jusqu'au 14.9 kms/h envisagés initialement, voire plus compte-tenu du temps perdu dans la montée du plateau de Gravelle. Nous passons devant les photographes sous la pluie et attaquons deux derniers kilomètres bien longs. L'arche gonflable du 20ème kilomètre induisant tant en erreur a disparu et nous n'avons pas de visibilité sur la distance restante, le rythme est meilleur mais je ne sais pas combien de temps il pourra tenir à cette allure. Nous passons devant le panneau estampillé "20ème kilomètre", plus qu'un seul ! Le bougre s'accroche et maintient le rythme autant qu'il peut mais semble quand même bien à court d'énergie. Il tiendra jusqu'au bout, la vue de l'arrivee lui permettant même d'allonger encore un peu la foulée. Temps final: 1h26'30, ce n'est pas le chrono initialement prévu mais c'est déjà un temps plus qu'honorable compte tenu de l'expérience qu'Arthur a de la cap.

Photos: Phinic, Maindru

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