L'organisation gagne nettement en sérieux cette fois : les meilleurs coureurs franciliens ont rendez-vous à Coulommiers pour ces championnats LIFA de cross. Je suis là sans trop de pression le tour suivant ne m'étant pas accessible mais j'espère tout de même faire bonne figure. Et pour ce faire il faudra prendre un bon départ car le parcours colle énormément et les dépassements seront probablement limités.
Pied sur la ligne et main sur le chrono nous attendons que le juge arbitre lâche les fauves...PAN ! D'un coup c'est la cavalcade, 300 coureurs prêts à en découdre qui devront passer dans un espace de 4 ou 5 mètres de large d'ici 200 à 300 mètres. Je pars fort et suis bien placé au beau milieu de la ligne de départ. Ca se resserre d'un coup et là on joue sérieusement des coudes, la bienséance n'existe plus on se pousse, se cogne, limite on se marcherait dessus. Je constate rapidement que j'ai pris un départ rapide, très rapide...probablement trop rapide. Je suis dans les 20, ça n'est absolument pas ma place alors je commence à laisser filer. Ce premier kilomètre en 3'19 malgré la boue laissera des traces.
Je perds donc pas mal de place et les vois me passer devant les Lombardot, Lozano, Rondot...voila je n'ai rien à faire devant eux sinon je cours à la catastrophe. Quelques zigzags pour finir cette première petite boucle avant d'attaquer les 3 grandes et je commence à sentir les efforts fournis (déjà).
La première boucle est simple: je ne fais que perdre des places, je suis dans le rouge complet et je vois lentement mais surement le peloton me passer devant...coureur par coureur. Ma position se stabilise avant d'attaquer les deux dernières, je reconnais quelques coureurs avec qui j'ai terminé le tour précédent aux régionaux donc je ne dois pas être si loin que ça de mon niveau actuel. Pourtant la tête de course est diablement loin, au détour d'une rubalise j'aperçois Kevin Begnis qui a pris le virage en épingle depuis un moment quand moi je ne m'en approche pas encore. A ce moment de la course je n'ai pas trop le moral. Je ne fais que me faire doubler depuis un moment. Même Renaud Vincent, un coureur de bon niveau certes mais normalement un peu en deçà du mien, est parti devant depuis un moment. Et derrière moi, juste derrière, j'ai Joël Ducros. Il connait tout le monde ce con...enfin du moins tout le monde le connait..."Vas y Jojo !", "Bouffe le Jojo", "Accroche toi Joël"...c'est pénible à la longue :)
En milieu de deuxième boucle je constate que mon état de forme s'améliore un peu. On m'annonce 121ème...Pfff c'est loin. Je ne remonte pas encore de places mais je gagne du terrain. La longue ligne droite s'achevant je m'aperçois également que les supporters de Joël ne sont plus audibles, j'ai fini par le décrocher ! Yes ! De nouveau les zigzags et me voilà en train d'attaquer l'ultime boucle. Je prends le virage en épingle à cheveux et je vois Renaud juste devant. Ah il n'est plus si devant que ça le bougre ! Je me décide à recoller et j'aurais besoin de toute la ligne droite, soit presque la moitié du tour pour y parvenir. On m’annonce 111ème il reste pas mal de monde devant. Mon profil de marathonien va commencer à me servir, la course fait 10.5kms aujourd’hui c’est 2kms de plus que les tours précédents...et ces deux kilomètres je les attaque maintenant ! Je double Renaud (enfin) et recolle un groupe de 4-5 coureurs dont deux du CA Orsay et un du Val d’Europe. Ce dernier se fait d’ailleurs copieusement remonter les bretelles par son coach : « Vas y maintenant ! Lâche tout ! T’endors pas avec eux » Euh...je suis un peu vexé là parce que eux c’est moi en l’occurrence. Piqué au vif je prends donc les devants et tente de décrocher tout ce petit monde, c’est dur pour eux, ça l’est moins pour moi, j’ai récupéré de mon début de course catastrophique. J’attaque les zigzags de fin de boucle en ayant mis les voiles donc et continue de rattraper du terrain. Hélas le mal est fait pour le classement et je ne rattraperai jamais les places perdues. Avant le dernier zigzag un des coureurs du CA Orsay repointe le bout de son nez, j’en remets une couche et l’entends grimacer tandis que je repasse devant, son compte est bon. Il reste 400m je suis à un bon rythme maintenant mais ça ne sera pas suffisant pour reprendre les gars de devant. Un dernier coup de rein pour contrer un ultime retour à l’approche de la ligne et je finis tambour battant mais bien cuit à la 101ème place.
Voilà les cross de 2017 s’achèvent donc sur cette course en demi-teinte, mal démarré mais bien terminée. Au regard du classement j’aurais pu espérer nettement mieux, en une minute il en arrive du monde, néanmoins je limite la casse sur la fin. J’aurais de toute façon été trop juste pour les Frances, le dernier qualifié (Antoine !) se classant 38ème aujourd’hui.